Retour sur la COP16 : enjeux et perspectives pour la biodiversité
La COP16, tenue à Cali du 21 octobre au 2 novembre, a marqué une étape cruciale comme première COP après l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal à horizon 2030.
Une mise en œuvre au cœur des discussions
La COP16 a été entièrement dédiée à la traduction concrète et opérationnelle des engagements pris dans le cadre de Kunming-Montréal. Le bilan des négociations fait état d’avancées significatives mais aussi de points de blocage :
Progrès notables
- Adoption du Fonds Cali : le Fonds Cali, adopté lors de la COP16, vise à garantir une répartition équitable des bénéfices générés par l’utilisation d’informations de séquençage numérique (DSI) issues des ressources génétiques. Ce mécanisme répond à l’exigence croissante d’inclure les pays d’origine dans les avantages liés à l’exploitation de leur biodiversité. Pour les entreprises de la chimie, cela pourrait signifier :
- La nécessité d’assurer une traçabilité des ressources génétiques utilisées dans leurs processus.
- La contribution potentielle à ce fonds, soit financièrement, soit sous forme de partage de technologies ou d’autres avantages non monétaires.
Ce fonds offre également l'opportunité de collaborer avec les communautés locales et les pays contributeurs pour développer des pratiques durables, tout en renforçant la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans le cadre du Protocole de Nagoya.
- Conservation des zones marines et terrestres : un accord mondial a été conclu pour protéger les zones d’importance écologique, une avancée qui renforce l’appel à des pratiques responsables dans les écosystèmes marins et côtiers.
- Représentation des peuples autochtones : la création d’un organe subsidiaire dédié à ces communautés encourage une gouvernance inclusive et renforce le dialogue entre les parties prenantes, y compris le secteur privé.
Points en suspens
- Suivi des cibles : Lors de la COP16, les entreprises, notamment celles du secteur de la chimie, attendaient la mise en place d’un cadre mondial harmonisé pour mesurer les progrès réalisés en matière de biodiversité. Elles espéraient des indicateurs clairs et standardisés, reconnus internationalement, qui auraient permis de structurer leurs actions et de démontrer leur contribution aux objectifs globaux.
- Financements incertains : Les tensions autour de la mobilisation des fonds, notamment la création d’un mécanisme indépendant du FEM, posent des défis pour financer les projets industriels liés à la biodiversité.
- Tensions Nord/Sud : Les désaccords sur la répartition des ressources et la gouvernance des mécanismes financiers pourraient freiner l’adhésion des parties prenantes, y compris des entreprises.
Pour les adhérents de France Chimie, ces discussions mettent en lumière la nécessité de prendre en compte les enjeux croissants liés à la biodiversité, notamment à travers des mécanismes comme le Fonds Cali ou des projets axés sur la préservation des écosystèmes.
Pour en savoir plus, consultez la note détaillée du MEDEF ici.
Contact : Inès Chaudron, France Chimie