Etats-Unis - Droits de douane sur l’acier et l’aluminium

Etats-Unis - Droits de douane sur l’acier et l’aluminium Etats-Unis - Droits de douane sur l’acier et l’aluminium Conséquences et riposte de l’Union européenne Aux dernières nouvelles, les droits de douane contre les importations d’acier (25 %) et d’aluminium (10 %) devraient entrer en vigueur aux États-Unis dans une quinzaine de jours après la promulgation par le président américain, Donald Trump. Il justifie ces mesures protectionnistes par des raisons de sécurité nationale au titre de la 'section 232' du Trade expansion Act de 1962. En pleine renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), elles sont assorties de dérogations pour le Canada, premier fournisseur d'acier aux États-Unis (16% des importations), et le Mexique (9 % des importations), tous deux partenaires des États-Unis dans le traité. Ces dérogations ne seraient valables qu’un seul mois, puis pourraient être prolongées en cas de progrès dans les négociations. On peut parler de chantage commercial. D’autres pays pourraient potentiellement bénéficier de dérogations, sans que l’on sache lesquels, et sans savoir si l’Union européenne est concernée… Au Congrès américain, inquiets quant aux conséquences pour les entreprises américaines des taxes envisagées, une centaine d'élus républicains à la Chambre des représentants ont appelé M. Trump à ne pas imposer des taxes uniformes, mais « plus ciblées ». M. Trump avait aussi été appelé à la modération dans sa politique commerciale par son conseiller économique, Gary Cohn, qui a annoncé sa démission mardi dernier. Du côté européen, le vice-président de la Commission européenne chargé du pôle économique, Jyrki Katainen, a averti que les guerres commerciales « n'avaient aucun vainqueur ». Le 7 mars dernier, la commissaire au Commerce, Cecilia Malmström, a détaillé les 3 actions envisagées par l'UE en réponse aux taxes américaines, incluant des mesures de « rééquilibrage » sous la forme de droits de douane contre des produits américains répartis comme suit : 1/3 de produits sidérurgiques, 1/3 de produits agricoles, 1/3 d'autres produits Cela représenterait un montant de 2,8 milliards d'euros, l’équivalent de la part du marché européen de l’acier et l’aluminium touché par les restrictions américaines. Mais pour l’Europe, le principal problème n’est pas le marché américain de l’acier et de l’aluminium mais plutôt le risque de voir des surcapacités de production d’acier et d’aluminium, notamment chinoises, être déversées en Europe par ricochet. Vous pouvez accéder à une note détaillée de France Industrie qui reprend la genèse de ces mesures et les possibilités de réponse de l’Union européenne. BUSINESSEUROPE a également adressé un courrier à Wilbur Ross de l’US Department of Commerce pour rappeler les conséquence négatives de ces mesures sur nos échanges. Dans un premier temps, je vous remercie de me faire savoir si ces mesures américaines peuvent vous impacter directement ou indirectement afin que nous puissions en informer les autorités françaises A noter également que Donald Trump bloque actuellement la nomination des juges de l’Organe de règlement des différends (ORD) de l’Organisation mondiale du commerce. En effet, la Cour d’appel de l’ORD est composée normalement de 7 juges mais Washington bloque la nomination de 3 d’entre eux dans le cadre du processus de renouvellement. Fin septembre 2018, un autre juge achèvera son mandat. Il ne restera donc que 3 juges, un américain, un chinois et un indien, qui n’auront pas le droit de statuer sur des litiges qui concernent leur pays, et en sachant qu’il faut 3 juges pour trancher…. De la même façon, Donald Trump n’a toujours pas nommé son ambassadeur à l’OMC, prouvant son souhait de dynamiter l’organisation multilatérale. On risque donc une escalade dans ce que l’on appelle déjà une « guerre commerciale » sans possibilité de recours auprès de la seule instance multilatérale compétente : l’OMC.