19 mars 2013

En 2012, l’industrie chimique en France a relativement bien résisté mais reste pour 2013 subordonnée à l'international et aux évolutions de la politique énergetique

La production de l’industrie chimique en France a terminé l’année 2012 en retrait de 0,5 % en volume par rapport à 2011, quand le reste de l’industrie reculait de 2,7 %. L’activité s’est stabilisée au dernier trimestre 2012 au niveau du point haut atteint début 2008. Le chiffre d’affaires est estimé à 88,9 milliards d’euros en 2012, soit une hausse de 2,5 %.

Les échanges extérieurs, principal moteur de l’industrie chimique

 

Dans un contexte économique difficile en France et en Europe, l’activité chimique a bénéficié de la demande plus soutenue des pays tiers. Pour la troisième année consécutive, les échanges extérieurs ont poursuivi leur progression, avec une croissance significative des exportations hors Union Européenne (+5,7 %).

La balance commerciale s’est maintenue au niveau de 2011, avec un solde positif de 4,4 milliards d’euros.

  

Une évolution contrastée selon les secteurs

  

Si l’ensemble des secteurs ont été affectés par la dégradation de leurs débouchés sur les marchés domestique et européen, certains comme les spécialités chimiques (+0,2 %) ou surtout la chimie minérale (+5,4 %) sont parvenus à rester en croissance, portés par le dynamisme des marchés agricoles. Au contraire, la chimie organique et les savons, parfums et produits d’entretien ont chacun reculé de 1,2 %.

  

Des investissements à un niveau historique en 2012

 

Depuis la chute constatée en 2009, l’industrie chimique a régulièrement augmenté son effort d’investissement pour atteindre un montant record de 3,7 milliard d’euros (4,1 % du chiffre d’affaires) en 2012, pour moitié consacrés aux nouveaux développements et pour moitié à l’amélioration de la sécurité, de l’environnement, à la modernisation et maintenance des installations.

   

Vers une reprise modérée fin 2013 si des décisions sont prises en faveur de la compétitivité

 

Anticipant un redressement graduel de l’activité économique mondiale en 2013, l’industrie chimique en France continuerait à bénéficier de la demande des pays tiers, et pourrait voir revenir progressivement celle des partenaires européens. Sur le marché intérieur, la consommation des ménages devrait faiblement contribuer. Aussi, la croissance de l’industrie chimique resterait faible en 2013, autour de 0,6 %, le redressement n’étant attendu qu’en fin d’année.

 

évolution en volume,

en %

 2008

2009

 2010

2011 

2012

 2013

prévisions établies

en novembre 2012

Chimie minérale

 -8,5

-21

11,4

6,3

5,4

1,4

Chimie organique

-4,6

-8,7

3,6 

0,1

-1,2

-0,2

 Spécialités chimiques

0,6 

-12,6 

4,6 

4,1

0,2 

 0,7

 Savons, parfums, produits d'entretien

 1,3

 -6,7

14,1

9,1

-1,2

1

 Industrie chimique France

 -1,1

 -9,5

8,9

5,6

-0,5

 0,6

 Industrie chimique européenne UE27

 -3,4

 -11,7

10,2

1,4 

-1,5 

0,5 

Sources : UIC, Cefic.      

   

L’accès à l’énergie à coût compétitif, un impératif pour l’industrie chimique

Toutes énergies confondues, l’industrie chimique en France représente près de 24 % des consommations énergétiques de l’industrie (40 % pour le gaz naturel) et le coût de l’énergie représente en moyenne pour l’amont de la filière (chimie minérale et organique) 16 % de ses prix de revient. Or, la compétitivité du secteur est impactée par un prix du gaz trois à quatre fois plus cher qu’aux États-Unis du fait de l’essor des gaz de schiste et pour les électro-intensifs un prix de l’électricité 30 % plus élevé qu’en Allemagne du fait des mesures de soutien prises par les pouvoirs publics allemands.

 

« Il est nécessaire que le gouvernement saisisse l’urgence d’une politique de baisse des prix de l’énergie afin de ne pas placer durablement l’industrie chimique en France en situation de désavantage compétitif par rapport à ses principaux concurrents » déclare Philippe Gœbel, président de l’UIC.

 

A court terme, l’UIC souhaite que les industriels « gazo-intensifs » soient immédiatement protégés par un plafonnement des taxes de transport et une homogénéisation des prix sur tout le territoire, et que les électro-intensifs puissent bénéficier d’un dispositif de soutien à hauteur de celui déployé en Allemagne. 

 

Pour une compétitivité à plus long terme, il est impératif d’examiner le potentiel des hydrocarbures non conventionnels et de s’assurer que les industriels de la chimie, exposés à la concurrence internationale, ne supporteront pas les coûts de la transition énergétique. « Une tonne de CO2 émise pour la fabrication d’un produit chimique permet d’économiser jusqu’à 2,6 tonnes de CO2 lors de son utilisation. L’industrie chimique est un acteur clé pour la réussite de la transition énergétique et nous devons tout faire pour préserver une industrie chimique performante et compétitive en France », conclut Philippe Gœbel.

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